Au cœur du brasier

En utilisant les cathédrales de Sens, Amiens et Bourges et la fameuse basilique de Saint-Denis pour restituer le décor de Notre-Dame, Jean-Jacques Annaud plonge le spectateur au cœur du brasier, avec une caméra qui montre, par exemple, comment les gargouilles permettent de voir s’écouler le plomb brûlant sur les soldats du feu. Le tout étant entrecoupé de vidéos amateures d’embouteillages dans Paris le soir de l’incendie. Reconstituée en studio, la scène où la flèche s’écroule au cœur de la nef éventrée est saisissante en diable.

Il montre aussi le courage de ces pompiers dont certains ont pris tous les risques quand la situation devenait désespérer. Et l’on découvre aussi comment ses gradés -les généraux Gontier (Samuel Labarthe impeccable) et Gallet (Jean-Paul Bordes) – ont dû se battre sur deux fronts : celui de l’incendie et celui du cirque médiatique et politique. Ils ont ainsi eu l’idée de créer deux centres de commandement : l’un pour recevoir les édiles de tout poil et l’autre pour travailler à éteindre le feu. Une situation plus que cocasse avec le recul.

Si l’atmosphère de pression et d’urgence est bien restitué, le film a parfois tendance à des redites et quelques coupes aura rendu l’ensemble encore plus nerveux et prenant. On peut se demander aussi si, malgré leur courage incontestable, les pompiers ont eu, sur la durée, un comportement si raide. Pour autant, l’immersion dans l’incendie ne peut laisser insensible quand on sait que la destruction de la cathédrale s’est jouée à un cheveu.

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