Un marivaudage au fond de l’Anatolie

Dialogues forts et poétiques, captations magistrales de paysages splendides, et jeu subtil des comédiens, Les Herbes sèches est un film éblouissant qui pose des questions essentielles sur le bien et le mal, les destins individuels face au collectivisme, l’enseignement, la situation des « minorités »… Le tout vécu dans un climat d’exclusion et d’isolement propre au Kurdistan. « Bien qu’une réconciliation soit souhaitée et demeure possible, les préjugés, les barrières dressées au fil du temps, les traumatismes subis et la tentation de faire payer ses fautes au premier venu isolent davantage ces âmes flétries par la vie. Chaque visage exprime une lassitude, chaque expression témoigne d’un regret. La fatigue se fait ressentir à chaque mouvement et chaque voix qui retentit se fait l’écho d’une douleur, comme autant de répercussions du « destin » qui frappe cette région » souligne Nuri Bilge Ceylan.

Si le film aurait largement mérité une Palme d’or au Festival de Cannes, il a permis à Merve Dizdar de remporter un Prix d’interprétation féminine saluant une composition parfaite de bout en bout.

Laisser un commentaire