C’était Pagnol !

Petite sélection de la rétrospective

Outre Topaze; Les Lettres de mon moulin; La Fille du puisatier, Jofroi, Le Schpountz, zoom sur quatre films marquants de l’univers cinématographique de Pagnol présentés dans cette rétrospective.

Angèle (1934)

Séduite, puis abandonnée, Angèle se retrouve vite dans une maison close de Marseille. Fille-mère d’un petit garçon, elle retourne au village où son père l’enferme dans la cave de la ferme avec sa progéniture illégitime… Pour Jean-Luc Godard, ce film adapté de Jean Giono était un des plus grands films français jamais tournés. Un film marqué de la présence d’Orane Demazis et de Fernandel.

Regain (1937)

Sans doute un des grands rôles de Fernandel, en personnage inquiétant à souhait, et un film marqué de la présence de Robert Le Vigan, grand acteur et méchant homme. L’histoire ? Dans un village abandonné, seul habite encore Panturle. Tout autour, morte, la terre ne produit plus rien. Un rémouleur, Gédémus, arrive accompagné d’une jeune femme, Arsule, qu’il emploie pour tirer sa charrette. L’amour qui va naître entre Panturle et Arsule transformera la destinée même du vieux village…

La Femme du boulanger (1938)

Quand le boulanger du village refuse de faire du pain parce que sa femme volage est partie avec un beau berger… Là encore, Pagnol adapte « l’autre » écrivain de la Provence, Jean Giono. Avec des morceaux de bravoure – celle du retour de l’épouse infidèle et le dialogue évoquant la chatte Pomponette- l’histoire décrit bien les tensions villageoises. Quant à Steven Spielberg, il a souligné : « Un jour j’ai vu La Femme du boulanger projeté en VO à New York. Cela a été un choc. Ce film a la puissance d’un film de Capra, de John Ford et de Truffaut réunis. Pagnol devait être un homme exceptionnel. »

 

Manon des sources (1952)

Diptyque de près de 4 heures (avec Ugolin), ce film est un des sommets de l’œuvre cinématographique de Pagnol qui transpose à l’écran ses romans. . En détournant la source ancestrale du village des Bastides blanches, Manon se venge de la méchanceté des habitants à l’égard de son père. Alors que les conséquences dramatiques de la sécheresse suscitent l’émoi, chacun quémande de l’aide, auprès de l’ingénieur aussi bien que du bon Dieu. À la suite d’un sermon accusateur du curé, enjoignant au village de réfléchir sur ses fautes, les langues se délient et pointent la culpabilité d’Ugolin. Ce dernier, fou amoureux de Manon, cherche désespérément le pardon. L’histoire est un drame puissant et une belle déclaration d’amour de Pagnol à son épouse, Jacqueline, qui joue le rôle principal.

Pour compléter la rétrospective, lire le très documenté livre de Karin Hann, Marcel Pagnol, un autre regard (Ed. du Rocher). Une analyse passionnante de son univers avec des passerelles faites entre œuvre écrite et œuvre jouée.

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