En jouant des passerelles entre l’univers du jeu et celui de la vie, Caroline Poggi et Jonathan Vinel ont opté pour deux manières de filmer : dans le réel, ils ont laissé le champ libre aux comédiens et permis beaucoup de mouvements de caméra ce qui confère au récit une atmosphère de traque. En revanche, quand on pénètre dans l’univers du jeu vidéo, tout est cadré avec précision dans un univers plus minéral.
Un thriller efficace et d’un romantisme noir qui est taillé sur mesure pour les fous des jeux vidéo, et moins pour un public lambda. Même si, en toile de fond, le scénario évoque la grisaille de la vie des classes moyennes, la difficulté d’être ou les inquiétudes sur l’effondrement de la planète. Par ailleurs, certaines images dans le jeu vidéo en voie d’extinction évoque, comme dans la séquence de décapitations, certains montages macabres de Daesh. D’autres renvoient à ceux qui se sont défenestraient lors de l’attentat du World Trade Center. Et l’on peut se demander si, dans ce compte à rebours du jeu vidéo, il ne s’agit pas de la fin de notre monde… C’est en tout cas dans cet univers virtuel que le film est le plus convaincant.
