Sur le ton de la comédie, avec un dialogue qui fait souvent mouche, Nessim Chikhaoui ne se contente pas de filmer le quotidien de ces femmes dans cet hôtel de luxe dans lequel leurs interventions sont minutées par leur gouvernante Agnès (Mariama Gueye signe une belle composition), mais ils racontent aussi la vie personnelle de ces femmes de chambre. Ainsi Safiatou, campée par une Marie-Sohna Condé impeccable) doit bosser dur pour pouvoir subvenir aux besoins de sa famille avec un mari qui ne travaille pas, des enfants à élever… Quant à Eva, elle vit dans un hôtel social dont elle va être expulsée.
Face à ces femmes qui prennent goût à la lutte pour survivre, Simone -un rôle écrit sur-mesure pour Corinne Masiero, revêche à souhait – symbolise l’ancien monde de soumission (et tant pis si son corps la lâche) et cumule deux emplois – l’autre est dans un gymnase – même si elle dévoile au fil de l’histoire une autre personnalité.
Comédie sur la lutte des classes et célébration aussi de la force de la fraternité, Petites mains est un récit engagé qui ménage quelques séquences fort réussies comme l’étonnant défilé de modes dans la séquence finale.
