On aimerait apprécier à cent pour cent cette étude d’un glissement progressif du droit vers la délinquance, mais Borgo peine parfois à nous convaincre de la vraisemblance de l’histoire : ainsi, on a du mal à croire qu’une matonne expérimentée aille « s’amuser » à tirer à la mitraillette avec les gars d’une bande. Sauf à penser qu’en Corse, tout est possible, ce qui semble, malgré des faits relatés, un brin caricatural quand même dans la manière dont la séquence est présentée.
Pour autant, le film montre bien certains aspects de la vie dans l’île, comme un racisme ambiant ou le singulier traitement de certains détenus. Ce que laisse entrevoir la remarque de la directrice, jouée par Florence Loiret- Caille, qui cite un article de presse – disant que là-bas « ce sont les détenus qui surveillent les gardiens et non l’inverse » !
Même si Hafsia Herzi donne le meilleurs pour rendre crédible son personnage, le scénario manque parfois de relief pour vraiment nous tenir en haleine de bout en bout. Malgré certaines annonces, on est loin du Prophète quand même. Pour autant, le film a reçu le prix du Jury de la quatrième édition du Festival du film policier Reims Polar, qui vient de se terminer.
