Le retour de son vieil ami, Ishak, un musicien costaud au regard sombre et peu loquace, sert de détonateur et fait ressurgir bien des haines passés et des actions peu avouables… Avec ce quatrième film (on se souvient de Sonbahar (2008 par exemple), Özcan Alper ausculte de manière presque médicale ces coins perdus où les hommes ont une conception du droit et de la loi toute personnelle. Dans ces régions reculées, l’obscurantisme et le patriarcat sont de règle et toute personne « différente » est aussitôt suspecte.
Bien menée de bout en bout, cette tranche de vie dramatique bénéficie de la photographie magnifique de Yunus Roy Imer qui sait restituer les décors austères et écrasants de la Turquie rurale avec ces montagnes regorgeant de pièges. Une beauté naturelle qui ne fait que plus ressortir encore des personnages dit secondaires qui n’ont que la violence comme moyen d’expression.
