L’Antarctique, 30 ans après

Plus errance personnelle et recueil d’instants saisis dans des lieux déjà visités, avec le coup au cœur quand il retrouve « ses » manchots qu’il filma dans La Marche de l’Empereur (Oscar du meilleur documentaire en 2006), ce nouveau film trouve aussi ses limites dans cette expression et le propos n’évite pas toujours les pièges de la grandiloquence ou de propos un brin mystiques. Un effet encore renforcé par le parti-pris du réalisateur de se montrer largement à l’écran dans cet ego trip écologique.

Cela dit, ce qui « sauve » ce commentaire pas toujours léger, léger, ce sont les plans magnifiques sur ce désert de glace avec le choix de Luc Jacquet de restituer ce monde en noir et blanc. Et il y a vraiment des séquences à couper le souffle tant elles révèlent l’Antarctique dans sa blancheur sauvage et ces paysages grandioses. Et le cinéaste ajoute : « Je n’ai pas eu peur de la radicalité et de l’abstraction par endroits, on aurait pu aller encore plus loin dans l’expérimental. Mais on est resté sur un prototype qui soit partageable avec le plus grand nombre. » Ce point de vue est assez fort et il l’aurait été encore plus sans le narcissisme du commentaire qui réduit l’impact des images.

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