Utilisant habilement tous les ressorts dramaturgiques du thème du mensonge, Cheb Chenouga propose en filigrane une réflexion aussi sur le paraître en société, surtout dans un monde aussi codifié et formaté que celui de l’enseignement. Car Sabri est pris au piège de l’image de rigueur qu’il dégage et, quand le masque tombe, tout son univers intime s’écroule, y compris la relation qu’il avait réussi à renouer avec son ex-compagne, campée par Marina Hands. En parallèle de son propre récit, il y a aussi la relation d’amitié – même si, elle, elle rêve à autre chose – avec la principale qui fait sa dernière année dans l’établissement et que campe magnifiquement Yolande Moreau.
Le collège du tournage a été trouvé à Mulhouse et il a le côté impersonnel qui confère à l’histoire une portée universelle. Si le rythme lent peut parfois dérouter, il a le mérite, par des plans serrés, de permettre à la caméra de porter un regard introspectif sur les protagonistes. Et offre à ce film un côté très humain.
