Une blessure familiale et politique

Récemment vue dans le remarquable film, La Voix d’Aïda, Jasna Jasna Djuricic campe avec force cette mère fidèle aux vieux idéaux patriotiques, symbolisés aussi par son père, notamment dans la séquence d’anniversaire, où il entonne, avec ses vieux compagnons de lutte, un chant à la gloire de la vieille Yougoslavie.

Passant d’un climat de douceur, voire de vraie tendresse, quand Stefan retrouve les siens, à un climat de vraie tension, de violence, Vladimir Perišić parvient à faire ressentir, sans jamais forcer le trait, les blessures profondes de cet adolescent qui voit se craqueler tout un univers familier et a conscience que l’état bascule vers une répression sans failles. Composant chaque scène comme un vrai tableau naturaliste, très à l’aise avec les atmosphères nocturnes qui rendent le moindre son encore plus angoissant, le cinéaste signe un récit puissant. Il a été justement récompensé du prix de la Révélation à la Semaine de la critique du dernier Festival de Cannes. Un grand film en tout cas !

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