Là où le personnage de Ramsès est intéressant, c’est qu’il a compris l’enjeu et la force des réseaux sociaux et s’en sert dans son petit commerce. Clément Cogitore ajoute : « Ramsès n’a plus qu’à puiser dans cette fiction-là, la raconter d’un autre point de vue à son client. »

Le portrait de ce voyant moderne est alors l’occasion d’évoquer le quotidien du quartier et ses bandes d’enfants qui vivent dans la marge. Une présence inspirée au cinéaste par ces gamins venus de Tanger en 2016 et qui ont marqué la vie de la Goutte d’or, notamment par des vols. Après un long casting, l’équipe a pu compter sur des enfants qui parlaient un très bon deridja (arabe dialectal marocain) et qui avaient entre eux une vraie entente. Ce qui confère au film un grand réalisme dès que la bande entre en jeu et exprime une violence sourde et aussi un vrai mal de vivre

Noir, voire désespéré, Goutte d’or est une histoire sombre dans laquelle Karim Leklou parvient à faire passer le désarroi de ce voyant dépassé par le monde violent qui l’entoure.