Toute l’astuce du cinéaste c’est d’avoir réussi à l’image à « s’introduire » dans l’esprit de Marie Drillon pour en restituer le chagrin et les failles, ce basculement vers une espèce de folie. Et de parvenir, en séquences apparemment simples, à poser en images la question de : comment faire son deuil quand il n’y a pas de corps ? Petit à petit alors, naît une tension indicible, une forme de mélodrame distancié.
Le film est aussi l’occasion de retrouver Charlotte Rampling plus mystérieuse que jamais, qui s’interroge sur le passage du temps et la jeunesse qui est en train de filer. Une actrice qui joue sur la suggestion et fait passer bien des émotions avec une grande économie de jeu.
Avec ce premier film, un film d’amour aussi, François Ozon s’affirmait déjà comme un grand cinéaste.
La soirée se poursuit sur Arte avec « L’Énigme Charlotte Rampling », un documentaire inédit signé Valérie Manns.
