Avec ce film remarquable, qui ressort en version restaurée après quatre décennies d’oubli, Sidney Lumet évoque aussi les années de chasse aux sorcières et d’auteurs blacklistés, alors même que l’opus est sorti en mars 1984 alors que les États-Unis étaient en pleine période Ronald Reagan et son gouvernement s’affichait parmi les plus réactionnaires de la fin du siècle.
Très chargé émotionnellement, Daniel est un vibrant plaidoyer contre la peine de mort et les séquences évoquant la chaise électrique sont assez insoutenables par la froideur de leur description et toute absence de pathos. La réalité brute se passe d’effets spéciaux et l’opus a alors les qualités d’un documentaire : pour être le plus vraisemblable possible, Lumet avait d’ailleurs rencontré quatre gardiens ayant assisté à l’exécution des époux Rosenberg.
Porté par les compositions fortes et justes d’Amanda Plummer et de Timothy Hutton, Daniel est une œuvre à redécouvrir absolument et qui conserve une grande force dramatique.
