Si l’histoire commence un peu trop mollement avec la séquence un brin convenue de l’interview de « l’Artiste », il prend petit à petit sa vitesse de croisière entre les séquences de répétitions – celle où elle humilie un jeune chef est splendide de cruauté -et les instants volés de vie privée. Avec la remarquable Nina Hoss, elle forme un couple subtil de femmes amoureuses qui partagent la même passion pour la musique classique.
Pour autant, la cheffe d’orchestre peut se montrer d’une dureté inflexible, ainsi quand elle exige de son assistante, – Noémie Merlant, une jeune actrice de plus en plus courtisée par le cinéma et à juste titre – de détruire les messages d’une musicienne qui s’est suicidée, ou quand elle pique des colères face à ces musiciens. Le film a d’ailleurs suscité la réaction de l’Américaine Marin Alsop, devenue en 2007 la première femme à avoir dirigé un orchestre symphonique majeur aux États-Unis et qui est, actuellement, cheffe principale de l’Orchestre symphonique de la radio de Vienne : elle a trouvé que c’était un « portrait misogyne d’une femme au pouvoir » venant « renforcer ces stéréotypes millénaires que les hommes ont sur les femmes. »
Libre à chacun de se refaire une idée sur ce scénario et d’un film qui demeure le portrait très fort d’une femme qui va au bout de ses passions, quitte à ruiner une partie de sa vie…
