Hanté par ses désirs interdits

Ulrich Seidl montre bien comment ces jeunes, issus d’un milieu rural sous-développé et isolé, trouvent un terrain de jeu idéal dans ce centre dans lequel leur « maître » sait instaurer une atmosphère de jeu, de camaraderie. Pour obtenir une atmosphère particulière, le cinéaste a fait une longue recherche et raconte : « Nous devions constituer pour le film un groupe cohérent en soi. Les enfants devaient également bien se connaître, car le film indique qu’ils sont tous originaires du même village. Nous avons fait des auditions dans un nombre assez important d’endroits pour trouver des acteurs capables de répondre aux exigences des scènes improvisées« 

La qualité du film est bien présente, mais son thème, les attirances pédophiles, ne peut laisser indifférent tant l’histoire est ambiguë. De fait, montrer comment ces enfants sont souvent victimes de violence paternelle – comme le prouve la séquence où l’un d’eux tue un lapin pour endurcir son garçon qu’il bat – rendrait presque Ewald « sympathique ». Cela ne peut créer qu’un profond malaise car Ulrich Seidl aurait presque tendance à faire de cet homme une sorte de victime qui , bon fils, ne cesse de s’occuper de son père. Ce sont là les vraies limites de l’exercice car le film ne prend jamais partie de façon claire. D’où un malaise certain dans son fauteuil de cinéma.

Laisser un commentaire