Avec une mise en scène qui parvient à décrire, sans pathos ni exagération, la lente descente aux enfers de ce couple, pourtant très unie, Joachim Lafosse signe un film très original. Et l’on ne peut être que bluffé par Damien Bonnard qui parvient à exprimer, en un laps de temps, le passage à des moments d’exaltation avant de plonger dans la déprime. C’est d’ailleurs parce qu’il fut l’assistant de la peintre bruxelloise Marthe Wéry que Joachim Lafosse a fait de lui un artiste peintre et non un photographe comme il en avait à l’origine l’idée. Et l’atelier de Piet Raemdonck, transporté sur le décor, est devenu aussi celui de Damien Bonnard qui a lui-même peint en partie certaines toiles.
À son côté, Leïla Bekhti devient petit à petit, sans pour autant s’en rendre vraiment compte l’infirmière de son « homme ». En victime, elle est très émouvante face à Damien Bonnard, un torturé permanent. Un film au thème aussi original que fort et qui aurait dû valoir des César à ses deux interprètes principaux.
