Arnaque au pèlerinage…

La bonne idée du scénario est d’imaginer un imam jeune qui était en pleine dérive dans sa jeunesse et qui, après un séjour dans l’Afrique des ancêtres de sa mère, a retrouvé certaines valeurs. C’est la partie la plus sensible du film, notamment quand son tuteur et marabout passe l’éponge sur le vol de son scooter et de son argent, un peu comme le père dans la chanson de Brassens, Les quatre bacheliers.

Et à son retour en France, le fait que la communauté le choisisse fait de lui un candidat pas banal. Kim Chapiron souligne ainsi sa démarche : « Comment et pourquoi ses adeptes accepteraient-ils de le suivre ? Et, d’un autre côté, il y avait quelque chose de très fondamental qui se jouait : cet imam est de son époque. Il parle, intervient sur les réseaux sociaux, ce que ne font pas les générations précédentes. Il était important de montrer ce nouveau traitement de la religion, cette adaptation qui est spécifique à notre monde actuel. »

Faisant un portrait assez fin de ce jeune intellectuel, ouvert aux autres, Kim Chapiron perd un peu d’intensité dans le tournage de la dernière partie où l’on a un peu l’impression de tourner en rond, de revoir certaines scènes alors même que son jeune imam (très bien campé par Abdulah Sissoko qui décroche ici son premier rôle principal) est toujours en mouvement, dynamique. Un imam « moderne » qui replonge pourtant malgré ses qualités humaines, car victime des aigrefins qui profitent de la ferveur pour se faire du beurre sur le dos des pèlerins. À signaler aussi dans ce film, le rôle fort donné à la mère de famille qui ne baisse jamais la garde devant les vicissitudes de la vie.

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