Un des principaux intérêts du film est que Blandine Lenoir a pris le parti de s’intéresser à des femmes dites « ordinaires » et qui, par leur milieu ou leur éducation, étaient peu armées pour affronter une grossesse non désirée et qui basculent vers le militantisme non par idéologie politique, mais pour avoir vécu cet évènement intime et sans toujours être bien entourées.
Ayant déjà dirigé Laure Calamy dans ses deux films précédents, Zouzou et Aurore, la réalisatrice a trouvé la comédienne idéale pour camper cette jeune femme dans laquelle bien des femmes peuvent se reconnaître. Commentaires de Blandine Lenoir : « Laure est une grande actrice de l’émotion et on ne l’a pas vue tant que ça dans cette partition-là. Et puis, c’est une actrice qui a un corps – c’est à dire qu’elle a un corps qui existe, énergique, rond et sensuel, et elle n’a pas peur de s’en servir, de jouer avec.«
Si le film aurait gagné à une mise en scène plus surprenante – même s’il y a la volonté de restituer un grain des années 70 à l’image – Blandine Lenoir parvient à célébrer ce combat sans jamais tomber dans le glauque et montrer comment les militantes du MLAC pratiquaient l’avortement en y imprimant toute une forme de tendresse. Un témoignage indéniablement fort sur une histoire sociale et humaine à ne pas oublier à l’heure où, ici ou là, un vent réactionnaire et conservateur se lève en Europe…
