Un feu dévastateur

Après une synthèse plutôt scolaire et a priori connue de la prise du pouvoir de Hitler, la force du documentaire est de décrire par le menu comment les accusés sont « choisis ». Si Marinus van der Lubbe est la figure idéale du coupable – ce jeune Néerlandais a été retrouvé sur place au moment de l’incendie – figurent aussi quatre autres coupables, nettement plus « politiques » : trois membres du Komintern et le président du groupe communiste au Reichstag, un adversaire résolu des nazis.

Nourri de bien des images d’archives, notamment des enregistrements audio où l’on entent les principaux protagonistes du procès, tel Herman Göring, le président du Parlement qui se défend d’être le commanditaire de l’incendie, le documentaire ne tranche pas pourtant sur une vérité historique quelconque. Cela dit dit, il montrer le silence de l’incendiaire « choisi » qui sera exécuté sans jamais avoir avoué, il permet d’écouter Göring sur le point de se trahir et apporte une foule d’éléments concrets, comme les plans du Parlement, pour nourrir la réflexion historique. Et c’est passionnant.

In fine, on mesure bien comment les nazis ont su exploiter de manière magistrale ce feu dévastateur dans la période de chaos qui précipité les Allemands dans la dictature nazie.

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