Montrant le conflit à travers les regards féminins de Myriam et Tanya, le film évoque ainsi la guerre en hors-champ, sans jamais plonger les spectateurs sur la ligne de front, ce qui créé pourtant une tension permanente car on ressent un danger permanent, l’obligation de vivre en état de veille, de ne jamais baisser sa garde. Entre autres, parce que la réalisatrice a choisi d’évoquer la guerre uniquement à travers des archives sonores, la radio notamment. Et la suggestion obtient pourtant un effet assez fort.
En parallèle, l’histoire est aussi celui d’une amitié nouée entre deux ennemis, Yossi, le soldat israélien envoyé au sud du Liban et Fouad, soldat de l’armée du Liban Sud. Quand les hostilités s’arrêtent, on mesure bien – le sujet aborde pour la première fois le sujet – combien Fouad manque de peu d’être tué par ses concitoyens l’accusant de collaboration et comment il s’agit vraiment d’une sale guerre. Et soudain, on mesure la fragilité et l’absurdité d’une telle frontière de simple ferraille considérée comme « infranchissable« .
Derrière ce drame familial, la cinéaste parvient subtilement à décrire une situation politique des plus complexes et qui ne cessent de faire planer une menace au Moyen-Orient. À signaler enfin, la présence dans la bande originale inspirée du musicien et trompettiste de jazz israélien Avishai Cohen qui signe la partition tout en étant au casting.
