Ramzy Bedia a le triomphe modeste…

Le film est aussi une affaire de famille et d’intégration avec ce couple algérien typique qui fait tout pour ne pas dépareiller dans la société française, ce qui donne la séquence très drôle où le père de Youssef adolescent, surpris en train de lui voler un peu d’argent dans son portefeuille, le menace des foudres d’un Le Pen qui passe justement à la télévision… La justesse des situations repose aussi sur la manière dont le fils tente de soustraire les exemplaires de son Goncourt à ses parents – la scène de la librairie dans le Panier à Marseille est drôle et émouvante – pour ne pas le choquer et briser ce rêve d’intégration. Ce regard sur la famille prend, en prime, une tournure universelle.

Tirant sur bien des ficelles, Baya Kasmi s’amuse aussi avec le petit monde de l’édition avec la figure de l’éditrice, un brin alcoolo, de Youssef, parfaitement campée par Noémie Lvovsky, très envahissante, et qui se régale durant le cocktail du Goncourt à remettre les grandes figures du milieu à leur place, notamment les éditeurs qui n’ont pas cru en son poulain.

In fine, Baya Kasmi signe une comédie sensible, intelligente bien rythmée. Et astucieusement politique.

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