Un western en forme de chant funèbre

Porté par des acteurs qui n’ont plus besoin de faire leurs preuves, aussi bien Richard Widmark, jouant un officier qui pourchasse à contrecœur les Indiens, que Carroll Baker, en institutrice courageuse, ce western est servi par les plans larges magnifiques qui restent l’apanage de la griffe Ford et qui permettent de planter les personnages dans un décor qui les domine. Symboliquement, le plan d’ensemble permet aussi à John Ford de prendre un certain recul en tant qu’auteur comme si, tout en rendant hommage au destin tragique des Amérindiens, il ne voulait quand même pas trop déroger à ses dogmes politiques. Il reconnaissait pourtant : « Je voulais le faire depuis longtemps, j’ai tué plus d’Indiens que Custer, Beecher et Chivington réunis (…) et j’ai voulu montrer ici le point de vue des Indiens, pour une fois « 

Mieux vaut tard que jamais, comme le dit la formule consacrée.

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