La petite musique de David Lynch

Le talent de David Lynch, c’est de nous faire partager une expérience sensorielle que de nous raconter une image, de faire enregistrer à nos rétines des images et des situations dont le spectateur doit s’imprégner lentement au risque de s’y perdre un peu, tant les personnages sont énigmatiques, y compris les deux femmes (la blonde et la brune) campées par la même Patricia Arquette.

Alternant les scènes violentes et macabres avec des séquences d’une sensualité moite où le corps nu de Patricia Arquette a de plonger n’importe quel mâle dans des délires érotiques, ce thriller joue sur l’inexplicable mettant le spectateur dans la peau d’un spectateur-acteur du récit.

Les amateurs de polars réalistes resteront perplexes devant un tel exercice de style mais la mise en scène de David Lynch est frappée d’une audace absolue et la séquence de nuit auprès du bungalow reste d’une froide beauté en distillant un vrai malaise. Même quand il traité d’un « banal » adultère – un des thèmes qui lui sont chers – Lynch le fait avec l’art et la manière. Un style qui peut autant fasciner que faire fuir ceux qui n’accrochent pas avec la complexité de son monde.

Laisser un commentaire