Cinéma actualité
LA MAISON, de Anissa Bonnefont – 1h30


Avec Ana Girardot, Aure Atika, Rossy de Palma
– Sortie : mercredi 16 novembre 2022 –
Mon avis : 3 sur 5
Le pitch ?
Pour écrire son nouveau livre, Emma décide de se faire engager comme prostituée dans une maison close à Berlin.
Ce qui touche dans le film ?
En adaptant le récit autobiographique de Emma Becker, paru en 2019, une autofiction née de ses deux ans et demi passés à se prostituer dans des maisons closes à Berlin, Anissa Bonnefont, passée par la case documentaire – on se souvient de Wonder Boy, Olivier Rousteing, né sous X – ,s’est lancée un vrai défi pour son premier passage à la fiction. De fait, transcrire la langue de l’autrice, ses descriptions d’une vraie crudité n’avait rien d’une promenade de santé.
En pleine ère #MeToo, décrire à l’écran la vie d’une jeune romancière qui décide de bosser dans les bordels pour nourrir son inspiration était plus qu’audacieux mais la cinéaste explique son choix en ces termes : « Son audace, sa capacité à assumer pleinement son désir et sa sexualité au point d’en faire un roman, sa volonté d’assumer à 100% qui elle est malgré les jugements de la société qui lui ont collé au dos. Je trouve extraordinaire d’avoir la force d’assumer qui on est. »
Immersion dans un univers clos et codifié, La Maison montre bien le quotidien de ces lieux « de plaisir » sans jamais tomber dans la provocation facile, ou le glauque pour le glauque, mais sans non plus édulcorer la réalité, les relations violentes… Le fait qu’Emma partage son appartement avec sa jeune sœur à laquelle elle ne cache pas ses activités donne un côté très naturaliste à l’histoire.
