L’odyssée d’une femme généreuse

Sur le ton de la fantaisie, le film reconstitue l’atmosphère d’une époque grâce au travail de la chef décoratrice Luciana Arrighi avec un atout dans sa besace : elle avait travaillé comme mannequin chez Yves Saint Laurent dans les années 60. Elle savait donc comment fonctionnait une maison de haute couture. Jouant sur le contraste entre les gris et les marrons de Londres et des couleurs plus stylisées pour définir l’atmosphère de Paris avec du crème et du bleu-marine notamment, elle symbolise bien le contraste entre les deux vies d’Ada, tiraillée entre son monde ancien, humble, et celui qui l’attend à Paris.

L’histoire est encore l’occasion de montrer tout le petit monde des riches qui gravitent dans cet univers du luxe, souvent hautains, mis à part quelques figures plus humaines, comme le Marquis de Chassagne, qui va protéger la londonienne rejetée par ce milieu. On découvre aussi Isabelle Huppert comme directrice de la maison, odieuse à souhait même si, au fil de l’histoire, elle tombe progressivement son masque et laisse apercevoir certaines fêlures privées.

Malgré ce souci de reconstitution très vintage, ce conte moral, ce récit qui ne peut que se bien finir, ce film est finalement très naïf tant les personnages finissent pas sembler caricaturaux, et semblent déconnectés de la « vraie » vie dans ce décor d’album photos à l’ancienne.

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