Un amour loin des convenances

Sans jamais tomber dans le voyeurisme, en se « contentant » de filmer de l’intérieur le fonctionnement d’une de ces maisons closes, Henrika Kull décrit bien les relations qui se tissent entre les filles parvenant à faire cohabiter les acteurs et les professionnelles qui ont accepté de paraître dans l’histoire. Un parti-pris qui risque de susciter des réactions d’autant plus que la cinéaste souligne : « Je souhaitais montrer à travers mon film qu’une maison close est un lieu de travail comme les autres. Il était important pour moi de montrer le travail du sexe comme une profession – comme un service, comme une performance, comme une manière de gagner de l’argent. »

Si l’histoire n’exclue pas quelques longueurs, notamment dans la deuxième partie du récit, c’est néanmoins une belle histoire d’amour et de désir entre deux jeunes femmes – les deux comédiennes jouent avec un grand tact- qui est est le sujet central de cette histoire. « Sasha a appris à se protéger. Elle préfère se faire du mal à elle-même plutôt que quelqu’un ne lui en fasse. Elle ne pense pas être capable d’être heureuse. Tandis que Maria a un besoin presque compulsif de maintenir son indépendance. L’acharnement de ces deux femmes pour réussir à conserver un lien toujours plus intense » note la cinéaste.

Variations sur le large thème du désir (et de la séduction), sur le regard de la société sur ces travailleuses du sexe,Seule la joie est un film, certes inégal, mais qui a le mérite d’un traitement inattendu.

Laisser un commentaire