Un ton original. Par des situations, des dialogues ciselés, Louis Garrel réussit à restituer une situation un brin extravagante et qui lui a pourtant été inspiré par des faits personnels. De fait, sa mère, Brigitte Sy, qui avait fait des ateliers de théâtre en prison où elle s’est mariée. Il poursuit : « Tout de suite, je me suis bien entendu avec mon beau-père, qui m’a ouvert les portes d’un monde que je ne connaissais pas. Toujours amusant de voir deux mondes qui se frottent. »
Un casting bien tempéré. Après avoir joué un père dépassé par le comportement de son fils dans La Croisade, Louis Garrel change avec bonheur de registre dans le rôle du fils, dépassé cette fois par le comportement d’une mère en quête d’amour (Anouk Grinberg, lunaire à souhait). Face à lui, Roschdy Zem fait une prestation impeccable dans le rôle de l’ancien taulard sentimental qui va tenter de se refaire sous des couverts de respectabilité – et même s’il s’investit vraiment dans le magasin de fleurs- mais qui doit subit la filature d’un beau-fils soupçonneux. Dans la scène de jeu du début, il est magnifique. Quant à Noémie Merlant, elle s’affirme une fois de plus comme une jeune comédienne bourrée de talent et qui révèle ici, notamment dans la scène de dispute, un tempérament clownesque.
Portée par des chansons de variété grand public qui tombent à point pour colorer l’atmosphère du film – comme Nuit magique, de Catherine Lara- cette comédie grand public est un petit miracle d’équilibre.
