Le film montre ensuite, dans une atmosphère de requiem lent, l’agonie d’une dictature qui a causé des millions de morts, provoqué un séisme mondial. Enregistrant de manière presque clinique le comportant de Hitler, Oliver Hirschbiegel décrit bien son attitude paranoïaque, tyrannique à l’extrême. Le portrait d’un homme engagé dans une logique suicidaire quoiqu’il en coûte.
Dans ce bunker filmé caméra à l’épaule avec le minimum d’éclairages artificiels pour coller au plus près à la réalité, on assiste à un ballet baroque d’une humanité perdue qui s’agit dans un chaos final. Intelligemment, le réalisateur n’a pas voulu illustrer le récit des habituelles scènes de combat spectaculaires, en se plaçant du point de vue des Allemands enfermés dans ce lieu en forme de tombe. Ce film fut une date pour nos voisins d’outre-Rhin, en captant le regard de Hitler qui regardant la caméra, nous regarde tous… Dans le contexte glaçant de révision historique nourrie par certains, cet opus reste indispensable. Conclusion du cinéaste : « Le plus grand danger consistait à faire d’Hitler un psychopathe ou un fou. Hitler était animé d’une énergie criminelle et destructrice incommensurable -c’était un barbare au sens le plus fort du terme. Mais je suis convaincu qu’il est resté maître de lui jusqu’à la fin -et c’est pour cela que le pouvoir ne lui a jamais échappé« .
