Sur les routes d’Iran

En toile de fond, Panah Panahi a utilisé des musiques pop qui ont bercé bien des Iraniens, quitte à prendre quelques risques avec les censeurs de son pays. Il raconte : « J’ai choisi sans hésiter ces morceaux qui, à mon sens, correspondent parfaitement au contenu de mon film. Le régime ne tolère pas ces chansons d’artistes qui ont dû fuir à l’étranger après la révolution et voit d’un mauvais œil leur diffusion ».

Avec, comme fil conducteur du voyage, des paysages désertiques splendides, le cinéaste signe un film intimiste, parfois onirique où il suggère beaucoup plus qu’il n’assène des vérités sur la difficulté de vivre en liberté dans son pays. Derrière le gamin envahissant et qui parle constamment, une mère qui passe rapidement du rire aux larmes et ce père dont on se demande si le plâtre est vraiment nécessaire, ce film original joue habilement sur les zones d’ombre dans ce voyage en apparence rassurant.

Si le propos est parfois un peu long, les rebondissements parfois timides, Hit The Road témoigne de la maîtrise d’un réalisateur dès son premier film. Les talents cinématographiques sont décidément nombreux en Iran.

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