Si Léa Seydoux ne parvient pas à faire oublier la prestation de Jeanne Moreau chez Buñuel, malgré sa composition qui montre que cette femme de chambre n’est pas qu’une pauvre victime, c’est Vincent Lindon qui signe une composition magnifique de l’énigmatique Joseph qui parle peu mais fait montre d’un violent antisémitisme dans des séquences qui résonnent fortement avec le climat actuel. Benoît Jacquot nuance pourtant : « Il remonte tout autant à l’époque de Georges Boulanger, Edouard Drumont et Maurice Barrès et s’est cristallisé au moment de l’affaire Dreyfus qui est à peu près celle où se déroule le film. Les historiens le savent : ce qui s’est passé à ce moment-là a déterminé ce que nous vivons aujourd’hui – la ségrégation de classe, de race, de sexe. »

Une mise en scène classique et solide servie par un casting marqué par la présence de nombreux acteurs venus du théâtre.