Mêlant acteurs professionnels et non professionnels, Manuel Nieto Zas signe une histoire très vraisemblable sur le plan du réalisme. Le patron campé par Mahuel Pérez Biscayart semble en permanence dévoré par son travail et néglige sa vie de famille. « À priori, il était important pour moi que le personnage de Rodrigo (Nahuel Pérez Biscayart) ne corresponde pas au stéréotype
traditionnel du patron rural (un homme ventripotent, confiant et autoritaire). Je voulais le
placer dans un lieu qui traduisait la fragilité, soit à cause du physique du rôle, soit parce qu’il
est carriériste dans l’agro-alimentaire, soit parce qu’il vit une vie moderne encore loin des
responsabilités de la campagne », souligne le réalisateur. Quant à Christian Borges, il campe avec une grande justesse ce paysan taiseux qui rêve de gagner sa course à cheval et vit au rythme des travaux des champs.
Si l’histoire peut être touchante – même si l’accident central est un peu téléguidé- elle finit par manquer de rythme et tourne en rond avec des moments qui se répètent. Il faut la course finale redonner un peu de sel à ce récit, certes dépaysant, mais languissant… qui donne à voir une région peu médiatisée de l’Amérique du Sud.
