Une mise en scène aérienne. Le film pourrait sombrer dans le mélo à plusieurs reprises, or Pedro Almodóvar parvient à tout aborder sans jamais être pesant : que ce soit dans l’évocation des attirances sexuelles, des relations amoureuses que de la vision politique de ce devoir de mémoire où il parvient à ne pas donner de leçon tout en faisant partager de l’émotion comme dans le très beau plan final où les vivants viennent rendre un hommage aux morts. Le travail sur la lumière de José Luis Alcaine, subtil, permet de conférer à ce récit sombre une atmosphère des plus solaires avec, comme à l’accoutumée chez le cinéaste espagnol, un goût marqué pour les couleurs vives. Et c’est Alberto Iglesias qui signe une musique originale qui colle parfaitement à cette histoire.
Un casting trois étoiles. Habituée de l’univers du cinéaste, Pénelope Cruz incarne avec finesse cette jeune femme libre déchirée par ses contradictions, tourmentée par sa culpabilité et qui, pourtant, continue d’avancer avec force. Quant à Milena Smit, elle est, sans nul doute, la révélation du film, tant pour son deuxième film, le moindre de ses gestes, de ses expressions est marqué du sceau de la vérité. Il faudrait aussi évoquer Israel Elejalde et Aitana Sánchez-Gijón, deux grands acteurs de théâtre, qui marquent l’écran à chacun de leurs apparitions (la scène d’audition d’itana Sánchez-Gijón est magnifique).
Avec Madres paralelas, on retrouve Pedro Almodóvar à son meilleur niveau. Un cinéma baroque qui offre bien des pistes de lecture.
