« La question de la formation m’est vite apparue fondamentale et le désir d’en savoir plus, d’aller questionner cette pratique en tant que documentariste, d’éclairer justement les fondations de ce métier nous a réunis Julien et moi et nous a semblé essentiel, particulièrement dans une période où la définition même du journalisme est mise au défi par internet, l’éclatement des rédactions et le « journalisme citoyen », souligne Sébastien Magnier.
Ce que montre clairement ce documentaire, c’est le côté entraînement contraignant et stressant que tout étudiant du CFJ a pu connaître : l’école n’a aucun intérêt à former des élèves qui ne sont pas assez « formatés » pour trouver du travail. On voit notamment comment ces élèves apprennent à poser leur voix, à respirer pour raconter au mieux une histoire et répondre à certains critères d’embauche.
Ce qui change, bien sûr, la donne de ce récit documentaire, c’est l’attentat du Bataclan qui donne lieu au moment le plus important du film, celui où ces étudiants s’interrogent sur le sens du métier, sur son éthique face à la souffrance et où l’on mesure les différences nettes de points de vue.
On peut juste regretter qu’il n’y ait aucune indication sur les professeurs qui donnent des cours car il serait intéressant de savoir pour quelle antenne ils officient d’ordinaire même si, parfois l’évocation d’une radio, le son d’un jingle permettent de le deviner. On n’en sait pas plus sur l’intimité des étudiants et il aurait pu être instructif aussi de savoir comment ils finançaient des études chères et de quel milieu ils pouvaient venir.
Malgré ces réserves, En formation a le mérite de nous faire pénétrer dans les coulisses de cette formation. Sans enfoncer le clou, il pose aussi, implicitement la question de savoir si ces futurs journalistes seront armés pour remettre en question une certaine vision du métier…
