Portrait d’une jeunesse américaine

Par souci d’authenticité, Arthur Penn a confié leurs propres rôles à certains protagonistes : on peut ainsi noter les participations de l’officier de police Obbie, du juge James Hannon, de Pete Seeger, grande voix de la protest song. Entre autres.

Il ne faut pas chercher un scénario très construit dans ce film dont l’action principale tourne autour passe d’une de Stockbridge, Massachusetts dans laquelle Alice et Ray Brock accueille tous leurs amis dans le besoin et qui s’appelle Trinity Church. Actuellement, elle héberge actuellement le Guthrie Center et la Guthrie Foundation. Fondé en 1991, le Guthrie Center est une église inter-confessionnelle accueillant des croyants d’obédience très diverse.

Outre une description joyeuse et déjantée de l’atmosphère de l’époque – la course de motos fait écho à Easy Rider- Alice’s Restaurant décrit bien cette jeunesse qui freine des quatre fers pour ne pas partir faire la sale guerre du Vietnam et la séquence au cours de laquelle Arno met le bazar dans le centre de recrutement en dit long sur l’état d’esprit de cette jeunesse rebelle. Il se fait d’ailleurs retoqué pour avoir un « passé criminel » , un motif qui est plus que risible, eu égard à l’objet du délit.

Une séquence est émouvante : celle où Arlo se rend au chevet de son père Woody Guthrie, hospitalisé car gravement malade, et où il croise Pete Seeger, grand nom du folksong, qui joue son propre rôle, le temps d’un solo au banjo. Un film en forme donc de témoignage du climat des années 60. Quant à la vraie Alice Brock, elle fait une courte apparition dans le rôle de Suzy.

Dans la version Blu-ray, Jean-Baptiste Thoret, spécialiste du cinéma américain, resitue le film dans le contexte historique et culturel. Un opus qui s’inscrit en droite ligne des conséquences du Summer of Love.

(*) Rimini Éditions

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