Si le conflit libanais a inspiré bien des films, tout l’intérêt de ce Liban 1982 est de présenter les évènements du point de vue des enfants et des adultes qui les encadrent. Avec un thème qui semble presque anecdotique eu égard à l’embrasement du pays : les premiers émois amoureux d’adolescents pour lesquels la géopolitique est une terra incognita. Et même s’il décrit des gamins de la classe bourgeoise, le scénario montre le point de vue de libanais ordinaires évoluant dans un pays où les différences semblent presque irréconciliables. Un pays qui est l’enjeu de rivalités régionales avec des voisins puissants qui ont tout intérêt à entretenir les factions locales et un foyer guerrier.
Loin du conflit naissant, une des astuces du film – dont la bande son joue sur les bruits de la guerre qui surgissent soudain avec puissance dans les séquences – c’est de montrer comment, par l’imagination, le jeune Wissam parvient à s’extraire des rumeurs guerrières. Comme si, malgré tout, l’avenir appartenait à cette génération neuve. À travers ce récit, le film apparaît, in fine, comme un cri de rejet contre cette guerre civile qui a ravagé un pays, encore aujourd’hui déchiré par tant de crises et de drames…
