Dans ce décor, qui inspira aussi un peintre comme Cézanne, Guédiguian y a trouvé l’atmosphère d’un théâtre, autre élément récurrent de son univers. Il raconte : « Les petites maisons colorées, encastrées dans les collines semblent n’être que des façades… elles sont surplombées par un viaduc où les trains ont l’air de jouets d’enfant, l’ouverture sur la mer transforme l’horizon en fond de scène… autant de toiles peintes… surtout dans les lumières de l’hiver, quand tout le monde est parti. Un décor abandonné, mélancolique et beau. »
Si la fuite du temps, les relations amicales et familiales sont au cœur d’un scénario où la solidarité n’est pas un vain mot, il y aussi dans cette espèce de conte moderne, un regard sur le sort réservé à des réfugiés qui tentent la traversée de la Méditerranée pour fuir un quotidien sombre.
Et une fois encore, à la manière d’un Ken Loach, Guédiguian refuse de faire comme si… Un film qui prend une résonance toute particulière alors que les idées les plus réactionnaires polluent le climat politique dans cette année électorale dans une surenchère des plus démagogiques. Chez Guédiguian, le drame antique n’est jamais loin même s’il ne faut jamais désespérer de rien quand on aborde son univers…
