Auréolé du Prix du jury au dernier Festival de Deauville, est un drame qui explique clairement comment ces jeunes actrices,affrontent le patriarcat, et non sans douleur. Ninja Thyberg parvient à mettre le spectateur très mal à l’aise dans cette position de spectateur-voyeur. Et ce, d’autant plus que Sofia Kappel fait une composition magnifique de cette jeune suédoise qui rêve de rivaliser avec les plus célèbres porno stars, quitte à en payer le prix fort.
Pourtant, le film déçoit sur la durée, d’abord par une mise en scène qui parfois manque de rythme, alors même que la cinéaste réussit à suggérer d’une manière qui serre les tripes quand elle évoque les tournages hard. Ensuite, on aimerait mieux comprendre ce qui pousse cette jeune suédoise à sauter le pas pour venir faire carrière aux États-Unis. Si la description de ce système, symbole d’un monde ultra-libéral, est effrayante, si celle de la vie, hors plateau, de ces jeunes femmes, est saisissante, il manque à Pleasure quelques éléments de scénario pour nous toucher vraiment. Et la mise en scène manque parfois de rythme.
In fine, le film ressemble à un OVNI car cette dissection de l’industrie du porno est une première. Et il montre aussi comment la génération Internet est en prise directe sur la pornographie. Et comment ces stars du porno les utilisent en permanence pour faire « carrière » !
