Un casting magnifique. Damien Bonnard parvient à faire ressentir à la perfection les tiraillements intérieurs du peintre, qui vit en permanence dans une urgence, une fièvre quotidienne avant de sombrer dans une déprime profonde quand les calmants agissent. Et il incarne avec subtilité ce maniaco-dépressif passant de l’abattement à un trop plein d’énergie. Le titre du film a aussi été inspiré indirectement par la peinture. « Le mot vient pour une part de Gérard Garouste, encore un peintre, et de son livre « L’Intranquille », autoportrait d’un fils, d’un peintre, d’un fou » note le réalisateur. Quant à Leïla Bekhti, elle sait faire vivre avec beaucoup de subtilité le personnage de son épouse qui fait tout pour soutenir son compagnon. Elle le fait par de petites touches qui enrichissent le récit au fur et à mesure de l’histoire.
Une mise en scène efficace. Sobre et sans pathos, la réalisation des Intranquilles suit le parcours chaotique du couple qui passe par bien des états, bien des tensions. La caméra saisit tout ce qui passe dans l’esprit des personnages – la figure du père apporte une couleur de plus à ce récit – et l’émotion passe subtilement. Quant au montage, précis et rythmé, il insuffle au récit un vrai tempo.
Si le film a un peu de mal à se finir, Les Intranquilles parvient à toucher son monde, malgré un sujet très personnel et plutôt sombre.
