Jodie Foster se fait justice

Jody Foster a apporté son grain de sel dans le scénario en faisant d’Erica une animatrice de radio alors qu’elle était au début une simple reporter. Un peu à la manière de Clint Eastwood dans Un frisson dans la nuit, l’univers du studio, la douceur de la voix de l’animatrice, rend encore plus éprouvante la violence du monde extérieur quand elle fait irruption dans la vie des protagonistes. La productrice Susan Downey racontait à la sortie du film : « Jodie a suggéré de faire d’Erica une femme de radio. Cela justifiait l’usage de la voix intérieure, qui nous aide à comprendre l’état d’esprit et les sentiments de cette femme. On hésite toujours un peu à utiliser le commentaire au cinéma, mais l’activité professionnelle d’Erica s’y prêtait. » Quant à Jodie Foster, elle ajoutait : « Cela me paraissait sensé, et je pense que cela ajoute une dimension au film. Erica est une cérébrale. Sa voix est son unique mode d’expression, elle n’a pas une notion précise de son propre corps, en tout cas plus depuis la mort de son fiancé. Elle devient une voix dans la nuit, presque un fantôme, et c’est à travers cette voix qu’un peu de son âme se livre à nous. »

Face à elle, Terrence Howard incarne parfaitement ce flic qui, malgré son légalisme, comprend petit à petit l’univers mental de ce justicier qu’il traque. Quant à Neil Jordan (Michael Collins, Crying Game), il fait montre d’une belle maîtrise dans les séquences d’action ou celles qui se déroulent durant la nuit. On peut juger la chute du film un brin invraisemblable, pour autant À vif tient ses promesses et ce thriller est très efficace.

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