Une belle vague de compositions

Des artistes qui savent aussi traduire en musiques l’univers parfois inattendu des réalisateurs qui n’ont pas peur des incidents de route. Ainsi dans L’Année dernière à Marienbad, sorti en 1961, comme le raconte Olivier Julien dans le livret toujours très complet du coffret, Alain Resnais avait demandé une musique d’orgue, interprétée par Marie-Louis Girod. Or, elle le joua sur l’instrument de l’Oratoire du Louvre qui ne disposait alors que de dix jeux. Elle raconte par la suite dans la revue Orgue : « Resnais avait apprécié que l’orgue ne soit pas fini car, il n’aurait ainsi, pas vraiment une sonorité d’orgue… »

Ces films furent aussi l’occasion de voir éclore certains chanteurs. Dans Tirez sur le pianiste, Boby Lapointe fait une prestation d’autant plus remarquée qu’il y interprète deux de ses futurs classiques : Framboise et Marcelle. Et le chassé-croisé amoureux de L’eau à la bouche, de Jacques Doniol-Valcroze offre à Gainsbourg l’occasion de signer et d’interpréter une chanson-titre qui va devenir un petit succès.

Enfin ces réalisateurs présents sur tous les fronts ont aussi écrit pour les compositeurs : on oublie parfois que La Chanson d’Angela, interprétée par Anna Karina dans Une Femme Est une Femme, est écrite par Jean-Luc Godard en personne, sur la musique toujours inspirée de Michel Legrand.

Avec ce coffret se trouvent réunis des musiques devenues des classiques et qui témoignent de l’essor créatif des années 60 en France de cinéastes qui ont ensuite fait des émules dans le monde entier. Et sont devenus à leur tour des classiques.

(*) Disques Frémeaux & Associés

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