Jean-François Stévenin, un artiste libre

Sa petite musique intime, il va la jouer en passant de l’autre côté de la caméra. Trois films, trois histoires étranges qui sont devenus culte : Passe-montagne (ci-contre) – il campe un mécanicien jurassien qui fait la connaissance d’un parisien tombé en panne – Double messieurs – au côté d’Yves Alfonso, il joue un homme à la recherche d’un de ses amis d’enfance vingt-cinq ans après- et Mischka. Dans ce film aussi original que magnifique, Jean-Paul Roussillon joue un vieil homme abandonné sur une aire d’autoroute avant d’être aidé par le personnage joué par Jean-Franois Stévenin qui va lui faire vivre une véritable aventure. Cette œuvre singulière qui lui vaudra en 2018 un mérité prix Jean Vigo d’honneur, remis par Agnès Varda. Alors que ces œuvres étaient sorties restaurées, en 2002, il avait déclaré : « Avec la restauration, on se replonge complètement dans chacun des films, et on réalise alors qu’un film n’est jamais terminé. » Stévenin a créé un cinéma aventureux, dont le mode de tournage s’accorde au cheminement des personnages, marqué par le hasard et l’accidentel…

Proche de Johnny Hallyday dont il filma certaines coulisses de concert – il s’était lié en 1969 après leur rencontre au Palais des Sports- Jean-François Stévenin était aussi un familier de la veuve de Louis-Ferdinand Céline. En interview, il était très loquace et son œil s’animait un peu plus quand on évoquait l’auteur du Voyage au bout de la nuit, dont il avait longtemps rêvé d’adapter Nord.

Jean-François nous a quittés mais les Stévenin continuent. De Jacqueline Monnier, il avait eu un premier fils Sagamore, né en 1974. Avec son autre épouse, Claire Stévenin, elle-aussi actrice, il avait eu Robinson, en 1981; Salomé en 1985 et Pierre en 1995. Tous des enfants de la balle qui ont commencé une jolie carrière. Dans CinéTélé Revue, Claire Stévenin évoquait leur histoire en ces termes : « Je ne m’imaginais pas une seconde vivre avec un homme pareil. Un garçon ‘tout fou’, cela ne correspondait pas à mes réalités d’alors […] Curieusement, c’est un gros ours très séduisant. »

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