Une mise en scène inspirée. D’emblée, avec le long plan séquence d’ouverture, le ton est donné. Aussi bien dans les plans intérieur dans des maisons qui se ressemblent que dans les décors de neige – les plans d’errance du vieillard portant ses bombonnes d’eau sont d’une rare poésie mélancolique, tout comme la séquence où l’enfant se souvient des jeux avec sa mère – André Gil Mata a ciselé une image magnifique en jouant sur toutes les nuances du… sombre. Dans cette image obscure, les éléments qui surgissent au détour d’un plan ont alors une présence magnétique. Il conclue : « Une chose à laquelle je tenais principalement, c’est que «le danger» soit toujours suggéré, soit par le son soit par la lumière. L’obscurité peut être véritablement synonyme de paix, davantage que la lumière. »
Film austère, film audacieux, cet Arbre (DRVO) livre, par la rencontre de ce vieillard et de cet enfant, une forme de message d’espoir, loin des rumeurs de cette guerre. Comme un passage de témoin entre deux humains qui, malgré tout, s’accroche à la vie…

