Rostand : le théâtre de sa vie

Au départ, Alexis Michalik voulait faire un film mais, pénurie de notoriété oblige, il a ramé comme un malade devant des producteurs dubitatifs avant de jeter l’éponge. C’est donc au théâtre qu’il a adapté son scénario d’origine. Un pari fou. Un tabac. Avec son Edmond, il signe alors une mise en scène d’une étonnante virtuosité où l’on peut voir la création de Rostand sous toutes ses coutures , côté scène et côté coulisses. Porté par une équipe de jeunes comédiens toniques en diable , cet Edmond fait un carton sur scène et rafle cinq Molières en 2017. Il reprend le rôle dans ce film accompagné de quelques vieux routiers du métier : Olivier Gourmet est savoureux (et drôle en diable) dans la peau de Coquelin aîné, un acteur cabot en diable, truculent et qui, le premier, porta le pif de Cyrano. Face à lui, Mathilde Seigner est amusante en capricieux drolatique. Enfin, il y a Thomas Solivérès qui est épatant dans le rôle titre et redonne vie à un Rostand plus vrai que nature.

Si le réalisateur a des vraies idées originales pour la version cinématographique – comme celle de tourner la scène de la mort de Cyrano dans le décor naturel du cloître – son film , même s’il offre un vrai grand spectacle, est moins punch et virevoltant que la version théâtrale. Pour autant, il serait fou de bouder son plaisir et de ne pas (re)voir cet opus ! Pour l’anecdote, la pièce a connu aussi une version en bande dessinée sur des dessins signés Léonard Chemineau. Rostand, un vrai filon pour les créateurs de tout acabit…

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