PATRIMOINE
Sorti en juin 1945, Têtes de pioche de John G. Blystone propose un véritable festival de l’humour façon Stan Laurel et Oliver Hardy… sur fond de Première Guerre mondiale.
Avec Têtes de pioche, Laurel et Hardy fond l’humour et pas la guerre. Le pitch ? Vingt ans après l’armistice de 1918, Stan Laurel ne sait toujours pas que la guerre est terminée. Il reste dans les tranchées comme on lui avait ordonné quelques années auparavant. Un jour, quelqu’un le retrouve par miracle après qu’il ait tiré sur un avion français croyant remplir son devoir militaire. Dès son retour, il retrouve son ami Laurel au foyer des anciens combattants et les ennuis commencent…
En grande partie constitué de remakes de précédents courts-métrages muets et parlants que Laurel et Hardy avaient tourné auparavant, ce film burlesque a cartonné à sa sortie, offrant un festival de la technique burlesque du duo. Il est vrai, dès le départ, avec le tas de conserves qui s’entasse à côté de la tranchée, deux décennies avant la fin du conflit, alors que, consciencieusement, Laurel mitraille un avion de tourisme qui passe au dessus de lui, le ton est donné : on nage dans l’absurdité. Et quand Hardy retrouve son vieux copain, il lui faudra un bon moment pour comprendre qu’il a toujours ses deux jambes…Une fois encore, le duo a bien du mal à déambuler dans la vie courante, notamment quand il croise des dames. Quant à Laurel, sa reprise de contact avec la société ne se fait pas sans heurt. Ainsi quand, au volant de la voiture de son copain, il tente de maîtriser l’art d’ouvrir la porte automatique du garage et court à la catastrophe « of course ».
Et, dans la scène de l’immeuble avec la cavalcade directement inspirée d’une célèbre scène signée Buster Keaton, il y a le morceau de bravoure du film où, suivant comme un toutou son ami prêt à en découvre pour une banale affaire de ballon, Laurel répète à qui veut l’entendre : « Il va y a voir de la bagarre ! » Et réussit à réunir un beau parterre de spectateurs.
Un film qui résume bien le talent burlesque de ce duo prêt toujours à faire les 400 coups !
