
PATRIMOINE
LE CRABE TAMBOUR, de Pierre Schoendoerffer – 1h55
Avec Jacques Perrin, Jean Rochefort, Claude Rich
Sortie : 1977
Ancien marin et ancien cameraman, Pierre Schoendoerffer retrouvé ses anciennes amours dans cette histoire de gens de mer qui promène le spectateur de l’Indochine à Cherbourg en passant par les coins de pêche des Terre-Neuve. L’histoire est celle d’une fraternité militaire… Sur un escorteur chargé d’accompagner des chalutiers en direction de Terre-Neuve, un commandant et deux autres membres d’équipage se souviennent du Crabe Tambour, un personnage qu’ils ont côtoyé et qui a participé aux guerres d’Indochine et d’Algérie.
Derrière le surnom de Crabe Tambour, se cache un personnage énigmatique, une espèce de héros perdu des guerres coloniales et que campe avec ferveur Jacques Perrin, flamboyant à souhait quand il fait sonner le clairon sur les bords du Mékong. Avant qu’un coup de feu ne vienne le ramener à la réalité des guerres coloniales.
Si cette quête n’est pas toujours d’une absolue clarté et que Pierre Schoendoerffer suggère souvent plus qu’il ne dit, jouant sur certaines ambiguïtés – les dialogues du du personnage de Jacques Dufilho mise sur une mélancolie certaine – cette histoire de fraternité maritime ne repose pas sur les rythmes classiques du film de guerre offrant même quelques séquences
surréalistes comme celle où le pacha campé par un Jean Rochefort impeccable se fait débarquer sur un sampan où le Crabe Tambour tue la mélancolie en fumant l’opium. Il y a dans cette séquence toute la nostalgie d’une Indochine perdue par ces vieux baroudeurs qui ont bien du mal à remettre les pieds sur la terre ferme d’une vie normale.
Si dans les postures martiales, le film est parfois caricatural, l’histoire est, finalement, une magnifique ode à la mer et les marins et les plans de l’escorteur fendant les vagues sont un bel appel au large. De ce Crabe Tambour se dégage une atmosphère certaine. Et est imprégné de la nostalgie d’un passé disparu à jamais.
