En 2002, Irréversible de Gaspar Noé provoquait un choc au Festival de Cannes, et par le sujet d’un viol, et par un montage d’une histoire présentée à rebours. Avec Irréversible – Inversion intégrale, sur les écrans le 26 août, le cinéaste propose les évènements dans un ordre chronologique dans un nouveau montage plus court de 10 minutes.
Irréversible racontait une histoire sombre et terrible. Une nuit, Alex est violée et défigurée dans un tunnel alors qu’elle sortait d’une fête. Son compagnon et son ex-mari décident de
s’unir pour retrouver son agresseur.
Si le montage initial – à rebours – avait pu dérouter le spectateur, Gaspar Noé a changé son fusil d’épaule et explique en ces termes sa démarche : « Pourquoi ce film ? Parce que l’original était raconté à l’envers et que, submergés par la structure antichronologique du montage, beaucoup de spectateurs n’avaient pas compris certains aspects du récit. Présenté dans le sens des aiguilles d’une montre, tout est clair et aussi plus sombre. Aucun dialogue n’a été coupé, ni aucun événement de l’histoire. C’est pour cela que cette version s’appelle « inversion intégrale » ou « straight cut ». Jusqu’ici, Irréversible était un casse-tête voulu. Désormais c’est un diptyque, comme un vieux disque dont la face B serait le remix moins conceptuel du morceau de la face A, mais cette fois avec des voix plus audibles rendant le sens des mots plus fataliste. Vous verrez. Le temps révèle tout. »
Lors de ce remontage, le cinéaste a coupé des passages non dialogués qui sont apparus comme des temps morts. Et c’est pour des simples raisons de rythme qu’il a décidé ces suppressions.Quant à Monica Bellucci, elle garde un souvenir fort d’un rôle qui a exigé d’elle un
engagement total. Dans Le Journal du dimanche, elle dit : « J’ai fait ce film il y a dix-huit ans, il occupe une place à part : c’est sans doute le rôle le plus difficile que j’aie joué. À la fois poétique et terrible, le récit révèle la beauté et la monstruosité de l’être humain, une dualité qui fait partie de chacun de nous. »
Un tel montage met aussi, sans nul doute, en valeur le jeu des comédiens: de Monica Bellucci bien sûr à Vincent Cassel en passant par Albert Dupontel ou encore le regretté Philippe Nahon…
