Patrimoine
En 1958, Richard Fleisher signe, avec Les Vikings, un grand film d’action et d’aventure où le duo formé par Kirk Douglas et Tony Curtis fait merveille.
Les Vikings, c’est une plongée dans un Moyen Age de toutes les conquêtes et de combats à l’issue incertaine. Nous sommes au Xème siècle : les Vikings sèment la terreur sur les côtes d’Angleterre. Ragnar, le chef viking, tue le roi et viole la reine. Cette dernière donne naissance à Eric qui sera capturé par les Vikings et élevé comme esclave. Devenu adulte, il affronte Einar, le fils de Ragnar, et le défigure en lançant contre lui son faucon. Quelques temps plus tard, Morgana, la future reine
d’Angleterre, est enlevée par Einar qui cherche à la séduire, mais elle tombe amoureuse d’Eric.
La puissance de cette fresque historique repose sur une collaboration sans failles de Richard Fleischer à la réalisation; Kirk Douglas à la production; Jack Cardiff comme chef opérateur et Mario Nascimbene à la partition. Sans oublier, bien sûr, un casting royal : outre Kirk Douglas et Tony Curtis, on retrouve Ernest Borgnine et Janet Leigh… Utilisant au mieux les décors naturels, en Norvège, en Allemagne ou en France, notamment dans le Fort la Latte, planté sur un colline tout près du cap Fréhel, Les Vikings nous entraine dans une histoire d’amour, de fraternité déçue, de vengeance et de guerre.Les scènes d’action sont spectaculaires – avec les combats réglées par Claude Carliez – et d’une grande véracité historique, la production ayant, par exemple, fait faire des recherches au musée de l’Armée de Stockholm pour recréer l’Ulfberht, l’épée de taille viking, la plus fidèle à la réalité. Et la qualité du travail des cascadeurs français et américains donnent une grande véracité aux scènes d’affrontement.
Outre les scènes d’action magistrales, telle que l’escalade du pont levis où Einar s’aide de haches comme de marche, ou le combat final en haut du donjon, Les Vikings offre aussi des moments d’une grande poésie et d’une grande beauté. Ainsi quand le corps de Einar est déposé selon la tradition de son peuple dans un drakkar dont les amarres sont tranchées et que des archers ne mettent le feu à ce vaisseau funéraire dérivant vers le large en tirant une centaine de flèches enflammées sur son pont…
La qualité de ce film d’aventures, repose sur un fabuleux travail d’équipe entre Fleischer à la réalisation, Douglas à la production, Jack Cardiff à la photographie et Mario Nascimbene à la musique originale !
Grand film d’action, cet opus a influencé le cinéma d’un Mario Bava (La Ruée des Vikings ou encore Duel au couteau). Admirateur du film, le producteur Dino de Laurentiis a réuni une ultime fois, vingt-quatre ans après ce film, Richard Fleischer et son chef opérateur Jack Cardiff pour Conan le destructeur. Un mince hommage…
