LA VOIE DE LA JUSTICE, de Destin Daniel Cretton – 2h17
Avec Michael B. Jordan, Jamie Foxx, Brie Larson
Sortie : mercredi 29 janvier 2020
Mon avis : 3 sur 5
Le pitch ?
Le combat historique du jeune avocat Bryan Stevenson. Fraichement diplômé del’université de Harvard, Bryan Stevenson décide de se rendre en Alabama pour défendre ceux qui ont été condamnés à tort, avec le soutien d’une militante locale, Eva Ansley. Un de ses premiers cas – le plus incendiaire – est celui de Walter McMillian qui, en 1987, est condamné à mort pour le meurtre retentissant d’une jeune fille de 18 ans. Et ce en dépit d’un grand nombre de preuves attestant de son innocence et d’un unique témoignage à son encontre provenant d’un criminel aux motivations douteuses. Au fil des années, Bryan se retrouve empêtré dans un imbroglio de manœuvres juridiques et politiques. Il doit aussi faire face à un racisme manifeste et intransigeant alors qu’il se bat pour Walter et d’autres comme lui au sein d’un système hostile.
Ce qui touche dans le film ?
En adaptant le livre autobiographique de Bryan Stevenson, A Story of Justice and Redemption, Destin Daniel Cretton (Black Panther; Creed, l’héritage de Rocky Balboa) signe un film engagé où il décrit clairement comment, dans certains états américains, le racisme est toujours de mise. Et la justice prompte à livrer de faux coupables à la vindicte populaire et à des procès trafiqués.Alors qu’il aurait pu faire une juteuse carrière d’avocat, Bryan Stevenson prend le parti de prendre tous les coups en créant cette structure pour combattre l’injustice et la racisme. Jouant le jeune avocat (et également un des producteurs du film), Michael B. Jordan souligne : “Tout au long de l’histoire, on assiste aux péripéties autour du procès avec ses hauts et ses bas, tandis que Bryan tente d’innocenter Walter et de le faire échapper à la peine de mort. On apprend à connaître Walter et à déceler l’humanité de cet homme innocent qui a été accusé à tort. On découvre également le courage et la passion de Bryan, ce qui permet de comprendre pourquoi il a voué sa vie à cette cause, avec son association à but non lucratif, the Equal Justice Initiative”.
C’est dans la description de cette lutte juridique longue et semée d’embuches et de magouilles en tout genre, que La Voie de la justice est le plus percutant. Aussi bien dans les relations entre l’homme de loi que les condamnés – Jamie Foxx joue avec une belle retenue ce bucheron attendant dans les couloirs de la mort – que dans les scènes de prison où l’on ressent la violence larvée. La séquence de la chaise électrique, parce que le metteur en scène suggère au lieu de montrer et que l’on voit « l’horreur » par le truchement du regard des témoins, est sans doute un des points culminants du film qui, en revanche, perd de sa puissance quand il vire un peu trop dans le mélo. C’est quand l’histoire bascule vers le « politiquement » correct d’Hollywood (les références au negro spirituals, la victoire du Bien, le revirement d’un procureur un brin caricatural…) qu’il perd un brin de sa force.
Il reste pourtant un document à charge convaiquant contre les dérives judiciaires du système américain.
