DANIEL AUTEUIL : RETOUR VERS LE PASSÉ

Son film avait été salué lors de sa projection hors compétition au dernier Festival de Cannes. La Belle Époque, de Nicolas Bedos est à découvrir le 6 novembre au cinéma. Voilà quelques atouts du film

Un scénario qui sort de l’ordinaire.

La Belle Époque est une plongée originale dans le passé. Sexagénaire désabusé,  Victor voit sa vie bouleversée le jour où Antoine, un brillant entrepreneur, lui propose une attraction d’un genre nouveau : mélangeant artifices théâtraux et reconstitution historique, cette entreprise propose à ses clients de replonger dans l’époque de leur choix. Victor choisit alors de revivre la semaine la plus marquante de sa vie : celle où, quarante ans plus tôt, il rencontra le grand amour… Commentaires du cinéaste qui signe ici son deuxième long métrage après Monsieur et Madame Adelman  : « Un homme qui se noie dans le présent et qui fuit dans une époque dont les codes le rassureraient, le protégeraient. Je voulais filmer ce vertige que l’on ressent parfois autour de soi, cette défaite psychologique, et cette solution à la fois grotesque et assez bouleversante. Je me suis dit que cette image contenait quelques promesses de cinéma. »


Une comédie romantique et romanesque.  Évoquant l’amour sur tous les tons, La Belle Époque joue sur une idée originale. Celle d’une société de spectacle qui permet à des candidats de fuir le présent. Sans s’appuyer sur un déclencheur fantastique, Nicolas Bedos s’est amusé à jouer avec les codes qu’il connaît depuis des lustres : celui des tournages et des pièces de théâtre dont il utilise les codes et les coulisses. Il souligne :  » Là, l’innovation d’Antoine repose sur de simples éléments de décor, une documentation, des comédiens. Je voulais montrer des coulisses, comme celles dans lesquelles j’évolue depuis que je suis né. Ça nous a permis, à moi et mon équipe, de mettre en valeur l’aspect artisanal du cinéma et du théâtre ! Habilleurs, décorateurs, machinos, assistants, comédiens : le film présente une équipe au travail ! »

Côté mise en scène, Nicolas Bedos a choisi deux registres avec son chef opérateur Nicolas Bolduc : filmer la modernité caméra à l’épaule pour symboliser la peur de Victor face au monde moderne et capter le passé dans une mise en scène ample et apaisée pour montrer comment le même Victor retrouve son calme en retrouvant une époque à jamais disparue.

Un casting plus que solide. Outre Daniel Auteuil au cœur du dispositif – « un homme sans âge » note NIcolas Bedos-  et qui oscille en permanence entre instant dramatique et instant comique, La Belle Époque s’appuie sur une distribution éclatante. Outre Fanny Ardant, toujours inattendue, on trouve Guillaume Canet, en enfant de la télé et producteur habile, Dora Tillier, en figurante de l’amour… sans oublier les apparitions de Pierre Arditi ou encore Denis Podalydès.

Jouant sur la mélancolie des années 70, La Belle Époque est une espèce d’hymne à l’amour comme le reconnaît Dora Tillier dans un récent numéro de Elle : « J’aime l’idée de trouver quelqu’un avec qui on partage tout et a priori jusqu’au bout et j’y crois de plus ! Jusque-là je n’y suis pas parvenue. Les gens disent que c’est une histoire de timing, peut-être mais c’est aussi une histoire de rencontres. C’est si rare, nous sommes tous si particuliers, les probabilités sont faibles. La chance joue pour beaucoup. » On le voit, cette quête semble universelle et c’est ce qui a sans doute touché les premiers spectateurs du Festival de Cannes…

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