POURQUOI LE DERNIER KLAPISCH EST ATTENDU…

Son nouveau film, Deux Moi, sort le 11 septembre. Et film de Cedric Klapisch  suscite toujours une certaine attente. En voilà quelques-unes.

Un cinéaste dans la ville. Deux moi, c’est la rencontre de deux enfants de Paris. Rémy et Mélanie ont trente ans et vivent dans le même quartier à Paris. Elle multiplie les rendez-vous ratés sur les réseaux sociaux pendant qu’il peine à faire une rencontre. Tous les deux victimes de cette solitude des grandes villes, à l’époque hyper connectée où l’on pense pourtant que se rencontrer devrait être plus simple… Deux individus, deux parcours. Sans le savoir, ils empruntent deux routes qui les mèneront dans une même direction… celle d’une histoire amour ?

On connait le goût du cinéaste pour la Capitale dans laquelle il a fait évoluer bien des personnages dans le douze long métrages qui ont précédé celui-ci. L’homme aime décrire des lieux et, cette fois, il montre une ville à l’heure des réseaux sociaux. Il raconte : « Est-ce que l’usage d’internet et des réseaux sociaux fabrique du lien social ? Est-ce que la solitude est toujours la même qu’à l’époque de Chacun cherche son chat ? Alors que le constat le plus apparent dans les médias est de penser que nous vivons dans une période de tensions, de dépressions, de haine et de conflits apparents. J’ai senti que justement dans ce genre de période il fallait parler du besoin d’amour. »

Un cinéaste qui est le chantre du quotidien et de l’époque.  Déjà avec Romain Duris, il avait trouvé un comédien qui pouvait incarner le jeune premier de l’époque avant que ce comédien ne vole de ses propres ailes vers des univers plus sombres d’un Jacques Audiard ou d’un Christophe Honoré. Là, il a trouvé avec le comédien qui monte, François Civil – quatre films dans l’année  avec Le Chant du loup, Celle que vous Croyez et Mon inconnue– un artiste qui pourrait lui succéder.

Ce qui lui permet de reformer un couple de comédiens ayant joué dans son précédent film, Anna Girardot et François Civil ont tourné dans Ce qui nous lie. Commentaires du Cédric Klapisch : « Deux moi a vraiment été écrit pour eux. Rémy, je n’étais pas sûr au départ que ce soit pour François, qui a un côté solaire et bien portant qui me faisait me poser des questions quant au côté dépressif du personnage. Et puis, à un moment, en repensant à ce qu’on avait vécu ensemble et au travail que je l’avais vu faire sur Ce qui nous lie, je me suis dit : « N’hésite pas ! ». Pour Mélanie, je n’ai jamais envisagé quelqu’un d’autre qu’Ana. La complicité qu’on peut avoir avec un acteur, pour moi c’est le moteur d’un film. »

Un sens du rythme et de la mise en scène. On connaît le style de réalisation efficace du cinéaste qui sait mettre en valeur les dialogues qui sonnent juste. Et cultive aussi le goût du film choral : au générique figurent ainsi des comédiens aussi différents qu’Eye Haïdira, Paul Hamy, Pierre Niney que Camille Cottin, Simon Abkarian et François Berléand. Cette fois, il a installé une bonne partie de son récit dans deux arrondissements de Paris moderne qui se sont métamorphosés :  les 18 et 19èmes arrondissements. Il raconte : « J’ai eu besoin d’enquêter, de me promener dans des nouveaux coins comme le bassin de la Villette, de voir que le Stalingrad que je connaissais bien n’était déjà plus le Stalingrad d’il y a cinq ou dix ans… Ou encore la Goutte d’Or qui ne s’est pas simplement « boboïsée » parce qu’y vivent encore les différentes communautés africaines, maghrébines, antillaises ou d’ailleurs et leurs nouvelles générations… Les Indiens qui sont à Porte de la Chapelle, des Asiatiques également… Et la population dite bobo – qui sont en général des gens que ça ne gêne pas de vivre avec ce mélange, des gens ouverts à la mixité sociale et ethnique… C’est un Paris positif, beaucoup plus familial et pacifique que ce que les gens pensent. »

Bref, autant de raisons qui font que l’on attend avec une certaine envie le nouveau Klapisch.

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